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LES CONTES D'ÉVEIL DE PANBOUDA


L'ARBRE AVEC UN COEUR D'ENFANT
Panbouda voyageait sur son chemin de vie, le sourire béat, la joie guidait ses pas. Dans son sac à dos, il avait de la nourriture, une bouteille d'eau et une couverture en poils de lama pour dormir le soir au chaud. Dans sa tête, il avait en mémoire mille souvenirs de sa quête. Chaque nouvelle aventure remplissait son coeur de bonheur et sagesse pure.
Il était petit, mais au bout du voyage, il savait qu’il serait un grand sage.

Tout le village s’était réunit pour la cérémonie, ils formaient un grand cercle d’arbitrage autour de trois enfants au fier visage. Les trois avaient le corps peint et tenaient des pierres sacrées dans leurs mains. Ils allaient chanter, danser et passer des épreuves jusqu’au lendemain, ils devaient prouver qu’ils méritaient d’être traités comme des hommes. C’était le rituel d’initiation où les garçons abandonnent le monde des enfants pour devenir des grands.
Panbouda était très impressionné, il dit au vieux sage qui l’accompagnait :
- un jour, moi aussi je cesserai d’être cet enfant, et je deviendrai un homme.
Le vieux sage lui sourit :
- tu n’as pas compris le sens de cette étape dans ta vie, viens avec moi, je vais te donner le secret pour devenir un homme épanoui.

Panbouda suivit le vieux sage jusqu’à un champ où poussait un arbre au feuillage imposant, ses branchages tissaient un nuage géant de feuilles bercées par le vent.
Le vieux sage fouilla dans sa musette et sortit un couteau :
- vois-tu cette branche, monte sur mes épaules et mets-la à nue en grattant l’écorce.
Ce que Panbouda fit et redescendit.
Le vieux sage fouilla dans sa musette et sortit une tige en fer :
- vois-tu cette autre branche, monte sur mes épaules et creuse-la à l’intérieur.
Ce que Panbouda fit et redescendit.
Le vieux sage :
- jeune apprenti de la vie, ta leçon a commencé aujourd’hui, elle finira dans trois jours ici.

Trois jours plus tard, Panbouda très curieux et impatient, rejoint le vieux sage au pied de l’arbre géant.
Le vieux sage :
- vois-tu cette branche que tu as dénudé, monte sur mes épaules et regarde-la de plus près.
Panbouda le fit et redescendit.
Le vieux sage :
- alors qu’as-tu vu ?
Panbouda :
- j’ai vu que l’écorce enlevée a commencé à repousser. Petit à petit, l’arbre se guérit.
Le vieux sage :
- bien. Vois-tu cette branche que tu as creusé, monte sur mes épaules et regarde-la de plus près.
Panbouda se percha sur les épaules quand soudain le vieux sage vacilla exprès sur ses genoux. Panbouda déséquilibré se rattrapa à la branche mais elle cassa nette d’un coup, et il tomba sur les fesses.
Le vieux sage accroupi riait avec joie de sa plaisanterie.

Le vieux sage prit son couteau et coupa une jeune branche un peu plus haut :
- regarde l’intérieur de cette branche avec ses couches en cercles. Un homme se construit comme un arbre, couche par couche. La première couche de départ est l’enfant.
Il lui montra du doigt la branche dénudée :
- la couche supérieure est forte grâce aux couches inférieures. Si la couche supérieure vient à souffrir, elle peut puiser dans les couches inférieures pour guérir.
Il ramassa la branche creuse cassée :
- par contre, si tu tues l’enfant que tu étais, tu deviens creux, tu crées un vide en toi, tu te fragilises. Et comme cette branche creusée, un jour tu finis par casser.
Le vieux sage sourit :
- cette première couche au centre, c’est ton coeur d’enfant, tu te construis autour. On ne se construit pas en s’appuyant sur du vide, donc pour devenir un homme solide, il ne faut pas tuer l’enfant, il faut grandir en le gardant au coeur de soi. L’enfant est celui qui détient ton rêve, il est ton repère, tes racines et ta sève. N’oublie jamais cet enfant, et tu auras toujours ce compagnon-repère pour guider tes pas sur ton chemin de vie.

Le vieux sage pointa le tronc :
- pose tes mains sur l’écorce et pousse de toutes tes forces.
Ce que Panbouda fit, et le vieux sage lui dit :
- tu sens, il est solide.
Le vieux sage planta dans le sol la branche qu’il avait en main :
- pousse-la, juste avec ton petit doigt.
Ce que Panbouda fit et la branche tomba.
Le vieux sage :
- tu as vu que l’arbre creux craque sous la pression, maintenant tu vois que l’arbre qui oublie ses racines tombe à la première tempête. Pour être un homme, n’oublie jamais que tu as été un garçon. Si ta tête oublie cette leçon, tes fesses s’en souviendront.
Le vieux sage riait.


C’est ainsi que Panbouda comprit qu’il ne faudrait jamais oublier l’enfant qu’il était aujourd’hui, car cet enfant serait la source de force de l’homme qu’il deviendrait un jour.
Il se frotta fort les fesses et remercia le vieux sage qui riait encore.
Et Panbouda reprit son voyage sur son chemin de vie, avec un peu plus de bonheur et de sagesse dans le coeur. Il souriait, il était petit, mais il savait qu’au bout du voyage, il serait un grand sage.
©Pit Nokoma
Conte intégral extrait du livre "Les contes d'éveil de Panbouda".
Reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer un lien www.pitnokoma.com

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